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"Apparemment à Louer"

Une performance de Garance Debert 

Sur un concept imaginé par Agathe Wolff et Garance Debert

En dialogue avec l’archive : “Appartement à louer” de la Cie des Arts Ménagers (1981)

Création et interprétation : Garance Debert, Mallaury Scala, Max Ricat, avec la participation de Patrick Beckers

Création Textuelle : Agathe Wolff

Curation : Agathe Wolff, Raphaël Pirenne 

Exposition : Galerie Erg Galerie

Captation : Frédéric Dupont, Team Captation (Erg)

Photographies : Romy Berger

 

L’exposition a été conçue et développée entre 2022 et 2023 par et avec : Ségolène Château, Joseph Dofny, Daniel Dutrieux, Diane Keumo, Bernadette Kluyskens, Arthur Manoukian, Monica Montes, Raphaël Pirenne, Solène Rigaut, Mey Semtati, Eloïse Tabouret, Agathe Wolff.


 

vidéo : https://vimeo.com/894958134?share=copy



 

*Dans la continuité de Mime = Mème (Juin 2023),  Apparemment à louer (Performance inaugurale de l’exposition Galerie erg galerie 1978-1982 scripts) interroge le potentiel imaginaire de l'archive à travers l’emploi du Mime. Trois performeureuses y incarnent des agents immobiliers clownesques, donnant corps à des objets et des situations. Cette mise en scène de spéculation immobilière (ou narrative) stimule l'imaginaire des spectateurices, les invite à créer un monde en dehors des conventions de temps et d'espace pour y jouer leur propre rôle, ou un autre.

 

*Continuing on from Mime = Mème (June 2023), Apparemment à louer (inaugural performance for the exhibition Galerie erg galerie 1978-1982 scripts) explores the imaginary potential of the archive through the use of mime. Three performers embody clownish estate agents, giving body to objects and situations. This staging of real estate speculation (or narrative) stimulates the imagination of the spectators, inviting them to create a world outside the conventions of time and space in order to play their own role, or a different one.

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Texte de Anne-Claire Noyer

Vous connaissez l’Erg, l’école de la recherche graphique, j’adore rappeler son intitulé. Vous connaissez sans doute, également sa galerie. Et bien figurez-vous que cette galerie n'a pas toujours été au sein de l’école. En effet, en 1978, l’ERG, créée un peu moins de cinq années auparavant, commence à occuper un espace situé sur la rue de la Régence en face de l’église du Sablon. Sous l’impulsion d’Elisabeth Barmarin, alors directrice de l’école, et de discussions collectives organisées par les étudiant.e.s, cet espace, intitulé sobrement galerie erg, est organisé en autogestion par les étudiant.e.s, prenant en charge sa rénovation, sa programmation, sa gestion. Cette « institution » au caractère expérimental, agissant comme une sorte de miroir micro-institutionnel de la pédagogie mise en œuvre dans l’école, va déployer sur environ 5 années, jusqu'en 1982, un programme original accueillant en majorité des projets d’étudiant.e.s mais également d’enseignant.e.s et de personnes extérieures à l’école. 

 

Titre de l’exposition : Galerie erg galerie 1978-1982 scripts - 20-26.11.2023

 

Cette exposition n’est pas une exposition d’histoire ou d’archives à proprement parler. Elle vise à se ressaisir de documents, d’objets, d’images pour en dégager des motifs, des rythmes, des intensités. Elle est construite comme une partition où lors de chacune des journées seront activés un ou plusieurs scripts projetant, tel un effet boomerang, l’histoire dans le maintenant. Une expo qui se veut donc évolutive. 

Je vais vous parler de la première journée, la seule à laquelle j’ai pu assister. 

 

“Apparemment à Louer” 

Garance Debert, Max Ricat, Mallaury Scala et Patrick Beckers en Visio performance, (textes de Agathe Wolff)

 

18h performance de Garance Debert, Max Ricat et Mallaury Scala, avec la participation de Patrick Beckers 

 

La journée commence tard et fort sur Jitsi ou whatever depuis le confort de la galerie, où les visites ne vont pas tarder à s'enchaîner. T2 atypique de près de 135m2, appartement en duplex belle hauteur sous plafond et volumes audacieux, très lumineux, orienté Sud-Sud-Est, plein de charme, meublé discrètement et avec goût, espace de vie accueillant convertible bureau, proche de toutes commodités. Ce genre de choses est dit au loin.

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On est face à un décor, ou plutôt l'envers du décor d’un théâtre, ou de cinéma. On voit le bois et la charpente. Trois protagonistes se trouvent dans un décor. Il y a tout un jeu entre l’extérieur et l'intérieur. Ce décor comporte des ouvertures : une fenêtre, mais il pourrait également s’agir d’une baie vitrée. On comprend peu à peu le rôle des trois personnages, ce sont des agent.e.s immobilier.e.s qui se succèdent tour à tour. Ces agent.e.s immobilier.e.s sont grimé.e.s en clown et possèdent des chaussures qui couinent.

Iels invitent le public à entrer dans l'espace et à le visiter. Les visites s'enchaînent. Il est intéressant de voir chacun.e.s des protagonistes incarner la figure de l'agent.e. immobilier. 

Sur internet, on peut lire que le goût du contact humain et l’esprit de persuasion sont des qualités essentielles à l’exercice du métier d’agent immobilier. 

En effet, dans cette performance, nos agent.e.s immobiliers font tout leur possible pour convaincre les visiteurs des vertus du bien en question. Ils sont très démonstratifs, ils font des grands gestes, baissent et remontent des volets, Ils changent constamment de mimiques, iels sont tour à tour très enjoué.e.s ou bien alors dépité.e.s. 

Ici le comique de répétition fonctionne à merveille. La répétition continuelle des gestes. La succession des visites, le couinement continuel des chaussures des agent.e.s immobiliers, cela, toutes ces choses font mouche, à chaque fois.

Dans la deuxième partie de la performance, on entend un texte sur l’exposition performative “Appartement à louer” qui se déroulait à Galerie de l’Erg au grand sablon dans les années 80 sur l’initiative de la Compagnie des Arts Ménagers. C’est Patrick Beckers qui parle, il est en visio depuis l’ancienne galerie de l’erg qui aujourd’hui est devenue un café bobo. Il nous décrit la galerie, quelque part entre ses souvenirs lorsqu’il était l’un des couples habitant la galerie et une description du bien dans le style de l’Agence (célèbre télé-réalité sur les agents immobiliers), avec tout l’attirail du vocabulaire lié à ce domaine. Des mots qui font rêver : espace de vie, accueillant, belle hauteur sous plafond, proche de toutes commodités. Des mots qui donnent envie d’acquérir ce bien ( peut être un peu trop intense, il s’agit d’un appartement à louer. ) 

Pendant ce temps-là, les trois protagonistes enlèvent leurs costumes d’agents immobiliers pour en faire apparaître un nouveau, des collants de couleurs vives. Iels sont métamorphosés en danseurs, gymnastes, ils effectuent toute une série de pirouettes et d’acrobaties ou bien s’adonnent à toute une série de pirouettes et d’acrobatie. Un côté délicatement désuet. 

A la fin de la pièce, on trouve un tas de clef dépareillée, dont on peut se saisir, elles sont toutes différentes comme les 5 chambres décorées par les différents artistes de la compagnie des arts ménagers. 

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