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Les Fantômes
(Mime, Danse et Performance)

“Être hanté par un fantôme, c’est avoir la mémoire de ce qu’on n’a jamais vécu au présent. Est-ce qu’on demande à un fantôme s’il croit aux fantômes ? Ici le fantôme, c’est moi.”

Jacques Derrida, Ghost Dance.

 

Ce sont mes fantômes, des personnes qui, pour un oui ou pour un non, font partie d’un espace intersectionnel entre ma vie et le reste, sauf qu'à cette frontière, il se passe beaucoup de choses. Ce sont des entités flottantes, un souvenir qui hante, un personnage dont on ne peut détacher la comparaison ou encore le visage d’un chagrin d’amour qui semble faire des apparitions à tous les coins de rues. Présents dans le réel ou dans mon imaginaire, et dont j’essaie tant bien que mal de me débarrasser, mais, par la force des choses et une attraction sismique, ne se retrouvent jamais très loin. Parmi eux se trouvent aussi des fantômes moins vivants, ce sont par exemple mes fantômes de danse, des fantômes corporels qui se manifestent dans mes gestes. Je vous explique, c’est qu’en ayant appris et emmagasiné un grand nombre de techniques de danse, en cherchant à imiter les professeurs-transmetteurs et en voulant imiter ici le Mime, tout autant désuet qu’il soit sur youtube, par cet anachronisme, il s’avère qu’une télécommunication s’est élevée. À travers la superficialité d’un écran d’ordinateur et d’une vidéo basse qualité, un geste fantomatique s’est transmis. En me plaçant en miroir du corps d’un autre, je suis devenue son fantôme, à travers mon corps, mon image, se trouve sa copie. Une copie comme la version B d’un être, sa forme sans son contenu, quelque chose avec une chose qui manque, avec des pixels en moins ou bien le son en mute, la face d’un corps sans pouvoir l’imaginer de trois quart.

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